Mon précédent article traitait du phénomène « the big quit » aux Etats Unis en 2021. J’aborde aujourd’hui les conséquences aux niveau des entreprises.
Pareil événement peut-il se produire en France ? Certains secteurs d’activité, tels que la santé, la restauration, et bien d’autres, sont déjà touchés par cette situation. La pandémie a mis en évidence de nouvelles aspirations de la part des salariés. Ils savent désormais ce qu’ils veulent, et surtout, ce qui ne veulent plus.
Avant la crise sanitaire, les entreprises étaient en position de force en termes de stratégie d’employabilité. Les salariés toléraient et acceptaient certaines conditions, qui n’étaient pas toujours équilibrées, de peur de perdre leur job. Certaines entreprises ont abusé de ce rapport de force. Un très grand nombre d’entre elles n’ont rien vu venir, ce qui démontre le faible degré de maturité dans leur capacité à transformer leur organisation. L’entreprise est gérée aujourd’hui comme il y a 30 ans, alors que ses clients, son environnement ont profondément évolué.
La pandémie : un réel accélérateur sociétal
La COVID a provoqué en quelque sorte une révolution sociétale. Un grand nombre de salariés de secteurs d’activité déjà en tension ont dit tout simplement STOP. Ils ont eu le temps de réfléchir au sens de leur vie professionnelle et quels impacts cela a-t-il sur leur vie personnelle. Résultat, beaucoup d’entre eux ont décidé de changer de job, de se former pour s’offrir de nouvelles perspectives professionnelles.
La pénurie de ressources talentueuses est bien réelle dans un grand nombre de secteurs d’activité et de fait, le rapport de force s’est naturellement inversé. Ce sont désormais les salariés qui sont en position de force pour se faire recruter, ou non…Ils sont très à l’aise pour refuser une proposition qui ne correspond pas à leurs attentes, qu’elles soient, financière, matérielle, sociétale…C’est une question d’équilibre.
Fort de ce constat, la question à laquelle les entreprises doivent désormais répondre est : Pourquoi et comment renforcer mon attractivité pour attirer de nouveaux collaborateurs et fidéliser les salariés en poste ?
Au-delà des accords de branche qui sont en cours de négociation dans plusieurs secteurs d’activité, qui traitent entre autres, la politique de rémunération et conditions de travail, il y a d’autres aspects à traiter en interne.
Et qu’est-ce que nous faisons maintenant ?
Les directions générales, CODIR, COMEX doivent impérativement mettre en œuvre une stratégie RSE & QVT, accompagnée d’un réel discours social. Les intentions ne suffiront pas et les salariés attendront des actes significatifs. Ces transformations sont stratégiques et l’oeil extérieur d’un coach sera un atout précieux pour lancer et réussir cette ambition
Le global management va jouer un rôle primordial pour accompagner les collaborateurs dans cette transformation organisationnelle. Les managers auront besoin d’être également accompagnés pour faire évoluer leur posture. Ils vont devoir progressivement basculer d’une stature verticale vers une attitude transversale où les décisions, dans la zone de responsabilités de chacun, seront coconstruites.
Chaque gestion de crise doit être l’occasion de se poser les bonnes questions autour de la culture de l’entreprise, de ses valeurs et de sa raison d’être. Cette réflexion est indispensable et conditionnera l’évolution de celle-ci.
Les entreprises vont apprendre à vivre dans un environnement incertain. Elles peuvent faire de ce contexte une opportunité pour se différencier et créer davantage de valeur à leurs clients. Elles doivent désormais intérioriser une culture du changement parce que ce n’est pas le premier et ce n’est certainement pas le dernier. Au regard de cette crise sanitaire, elles doivent tirer des enseignements sur ce qu’elles ont fait en termes de transformation d’organisation, et sur ce qu’elles n’ont pas fait.
Certes, le challenge est ambitieux et il est passionnant. les entreprises vont devoir s’inscrire dans une logique d’anticipation et développer leur agilité. Elles doivent également intégrer que leurs collaborateurs sont leurs premiers clients. Raison de plus pour mettre en œuvre une stratégie axée sur l’innovation managériale où l’intelligence collective sera le fil conducteur.
Et si l’expérience collaborateur prenait enfin sa véritable dimension ?